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01/03/2021
Après deux articles relevant du patrimoine immatériel, retour au patrimoine architectural :
l’église.
Dans le village, quelques sites méritent le détour pour qui sait regarder. Rien de grandiose, certes mais comme dans chaque bourg l’église érige son clocher, perceptible à quelques kilomètres à la ronde....
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Dans le village, quelques sites méritent le détour pour qui sait regarder. Rien de grandiose, certes mais comme dans chaque bourg l’église érige son clocher, perceptible à quelques kilomètres à la ronde.
Construite au cours de deux périodes différentes aux XI-XIIe, et XIIIe siècle, de style roman dont il reste le chœur. A l’extérieur de l’abside, des corbeaux romans restent identifiables.
Un masque sarcastique représentant l’un des sept péchés capitaux : l’envie ou la gourmandise. Sur un autre, figure un phallus (représentation courante dans l’art roman) symbole de luxure ou du culte de la fécondité que l’on trouve à l’église de Sainte- Colombe en Charente ou de la basilique Saint Sernin à Toulouse (chapiteau aujourd’hui détruit) . La persistance de ce symbole est présente dans l’art roman jusqu’au XI siècle malgré les interdits de l’église et du concile de Châlons.
A l’extérieur, une pierre portant la date 1707 indique une première restauration.
La nef a été reconstruite partiellement au début du XVII siècle en 1602, comme l’indiquent les inscriptions gravées sur la charpente, découvertes pendant la restauration de 2007où figurent les noms des charpentiers.
En 1882, une réfection des toitures et du clocher a été effectuée. Pour l’anecdote ces travaux ont nécessité : une brouettée de chaux grasse, 850 tuiles creuses et plates, 2 mètres-cube de sable, 5 sacs de chaux hydraulique, 56 lattes-feuilles, 2 kilos de pointes.
Le clocher actuel néo-gothique date de 1902. Le montant du projet s’élevait à 9000 F, la subvention de l’état de 3000 F, les dons et souscriptions 2300 F et l’emprunt communal de 3700 F.
Plan dressé en 1901 par l’architecte Roumaillac.
La cloche a été fondue en septembre 1878 par la maison Vauthier de Saint-Emilion.
Cette cloche pesant 290 kilos et donnant la note Si, a remplacé la précédente pesant 110 kg et fondue en 1735. Elle porte l’inscription : « Christus vincit, Christus regnat, Christus imperat, Christus ab omni malo nos defendat. »
La bénédiction a eu lieu le 20 octobre 1878, le parrain étant Pierre-Louis Goyhénèche, docteur en théologie et officier d’académie, curé de la paroisse et la marraine, Mademoiselle Palmyre Bruyère de Bourgnac.
Jusque dans les années soixante dans les villages, la cloche scandait le rythme de la vie. L’angélus du matin, de midi et du soir marquait la journée.
Les sonneries particulières annonçaient les événements importants, le dimanche, les offices religieux, le glas très codé pour les décès : pour les femmes, trois tintements espacés suivis de la volée, pour les hommes deux tintements espacés suivis de la volée.
Pour annoncer un danger, on sonnait le tocsin, il a été entendu pour la dernière fois pour le grand incendie de Chervail en 1961.
En 1980, une horloge électronique a été installée par la municipalité.
Le sonneur de cloche en 1860 était Etienne Plazanet, sacristain cultivateur, propriétaire dans le bourg. Pierre Marty puis Joseph Jeanny lui ont succédé. Lorsque la cloche était actionnée à la corde, les horaires de l’angélus variaient quelque peu selon les saisons et les travaux des champs.
Tous les vitraux de la nef sont antérieurs à 1902 et restaurés en 2007.
Le vitrail de l’abside représente les patrons de la paroisse, Saint Côme et Damien, morts vers 300, martyrisés en Syrie.
Leur culte répandu d’abord en Orient au IVe siècle gagne le bassin méditerranéen et l’Occident, médecins « anargyres » (parce qu’ils soignaient gratuitement).
L’empereur Justinien érige un temple en leur honneur à Cyr, au VIe siècle.
Trois légendes relatent la vie des Saints, selon l’une, d’origine arabe et l’autre asiatique, ils seraient nés à Egée, en Cilicie, ville évangélisée par Saint-Paul, puis se seraient rendus à Pergame pour leurs études, revenus enfin à Cyr, ils y auraient été martyrisés le 27 septembre 287 pendant la persécution de Dioclétien. La troisième légende est d’origine romaine, c’est grâce à elle que leurs noms furent introduits dans le canon romain.
Au Moyen-Age, leur culte se répandit surtout dans les villes hanséatiques où les épidémies étaient fréquentes.
Leurs reliques avec authentique, obtenues de Rome par le curé Goyhénèche, étaient exposées dans l’église à la vénération des fidèles, le dimanche suivant le 27 septembre.
A l’intérieur, une copie du tableau de Raphaël représentant Saint-Michel terrassant le démon occupe la partie gauche de la nef. Cette copie est due à Tito Marzocchi de Belluchi, peintre français d’origine italienne, né à Florence le 25 juin 1801, mort à Paris le 20 février 1871, fils de peintre et élève d’Horace Vernet.
L’actuelle place de l’église occupe l’emplacement de l’ancien cimetière, l’ancien chemin conduisant à la fontaine Sainte-Marie a été supprimé et placé tel qu’il est actuellement.
Les arbres aujourd’hui centenaires, marronniers et tilleuls ont été plantés en 1902.
Les travaux de la place, le mur de clôture ont été réalisés par M. Villechanoux, entrepreneur adjudicataire pour la somme de 2500 francs.
Cette place appelée « Place publique », puis « Place de l’église », a été renommée « Place Saint Côme et Damien » lors de l’adressage de la commune en 2019.
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